Il y a des choses, que l'on pense devoir laisser derrière soi, sous prétexte qu'aujourd'hui nous sommes des grandes personnes. Il y a donc tout un tas d'activités plus inutiles les unes que les autres mais aussi liée à l'enfance et à notre rêverie personnelle, que l'on abandonne. Par exemple, faire des bulles avec un truc à bulle (d'ailleurs, j'en profite pour demander si quelqu'un ici SAIT comment s'appelle le petit Tartempion sur lequel on souffle pour faire les-dites bulles?).
C'est totalement inutile, sans doute polluant, toxique voir peut-être mortel pour le mouflet de 3ans qui se le boit en shaker, et pourtant on prenait un plaisir fou à se concentrer pour faire les plus grosses bulles possible, à souffler fort pour en faire une myriade. Puis on les regardait s'envoler, en admirant leurs couleurs moirées et ondoyantes. Ou au contraire, on s'amusait à en éclater le plus possible en partant dans un grand rire quasi sarcastique (ce qui pourrait être considéré comme l'un des prémices de la délinquance "juvénile" selon Jacques-Alain Bénisti, député UMP, mais je m'égare..).
Il y a donc des choses, que l'on finit par abandonner et par trouver absurdes. Et c'est à ce moment là que se prendre une grande claque dans la tête fait du bien et permet de se remettre les idées en place. Et je parle ici d'une claque littéraire: un conte philosophique puisque c'est littéralement de cela qu'il s'agit: Le Petit Prince.
Une de mes prof a dit un jour que ce livre doit être lu tous les 2-3 ans. Je pense foncièrement que c'est vrai. J'ai donc eu envie de te faire partager ce précepte et de t'inciter à lire Le Petit Prince si ce n'est pas déjà fait. Et c'est là que j'entre dans le vif du sujet, te convaincre.
Tu trouverais d'abord dans ce livre, un crash d'avion, un petit garçon aux cheveux blond comme le blé, son mouton, sa rose, des baobabs, un renard qui devient son renard, un serpent. Et des planètes. Tu trouverais ça drôle, absurde, touchant, pragmatique de temps en temps, pertinent d'un bout à l'autre et peut-être un peu triste. Puis tu te pencherais sur ton bouquin et tu y verrais le reflet d'un monde où "les grandes personnes sont bien bizarres". Tu te pencherais un peu plus et tu verrais que c'est de toi, moi, nous, qu'il s'agit. Tu apprendrais du renard que nous devons nous apprivoiser un peu et prendre le temps. Tu trouverais tout ça et tu serais heureux d'avoir passer un moment aussi puissant et aussi fugitif. Alors du coup, tu reposerais Le Petit Prince sur ta bibliothèque avec un petit sourire, comme si tu venais d'entendre une gentille blague.
Et deux ans plus tard, tu jetterais un coup d’œil curieux sur ton étagère et tu poserais ton regard sur un livre. Ce livre. Le livre. Tu te dirais: "tiens, voyons si j'ai encore des choses à apprendre là dedans, si je peux encore être surpris." Et tu aurais ce même sourire. Car je te le dis moi; la réponse est oui.
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